commentaire : | Note explicative sur les motifs du choix de ce travail. Légende en arabe. La Poterie, lieut'. au 2ime de ligne
traduction :
Tous les ans des indigènes de l’Algérie viennent visiter la patrie et surtout la capitale merveilleuse du grand peuple qui les a soumis. Le Roi et le Gouvernement ont parfaitement compris l’importance de faire connaitre à ces nouveaux sujets toutes les richesses, la force et la grandeur de la France, aussi chaque année un plus grand nombre d’élus sont-il appelés à venir dans la métropole, jouir de toutes les merveilles de l’industrie, des arts et des sciences.
L’arabe, même le plus soumis à la vie simple et contemplative, le plus esclave de ses préjugés et le plus fanatique de sa religion n’aborde par ainsi le foyer de la civilisation sans en recueillir quelques lumières ; il ne peut surtout visiter nos ports, nos ateliers, nos arsenaux sans perdre l’espoir de lutter avec avantage contre une nation qui a des moyens si puissants à sa disposition pour seconder le courage indomptable de ses soldats.
Souvent à Paris, j’ai vu ces guerriers musulmans si fiers et superbes sur leurs plages africaines, suivre d’un pas timide et d’un regard inquiet leur interprètre devenu leur guide, et, presque leur maître, les dirigeant à sa fantaisie . Cependant plusieurs d’entr’eux connaissent beaucoup de mots français qu’ils prononcent sans mauvais accent, quelques uns même comprennent assez notre langue pour suivre une conversation et demanderaient facilement leur chemin ; mais ne connaissant aucune rue par son nom, ils ne peuvent s’aventurer seul dans ce vaste labyrinthe qui les entoure, tandis que le provincial, l’étranger même arrivé comme eux de la veille se dirige hardiment, où l’appellent ses plaisirs et ses intérêts, à travers tout ce dédale de rues, grâce au plan qu’il a pu consulter.
Pendant notre séjour à Paris ayant demandé à entrer dans la garde municipale, j’avais déjà copié un plan de Paris, pensant que sa connaissance exacte pourrait me devenir utile. Lorsqu’il fut question cette année mon travail topographique pour l’inspection générale, je résolus de refaire ce plan dans un but d’utilité en y inscrivant tous les noms en caractères arabes. J’en fis part à notre colonel qui daigna m’approuver et je me mis à l’œuvre.
Après avoir terminé le travail graphique, j’ai inscrit à l’encre rouge, tous les noms communs tel que rue, boulevard.
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